Eh oui, elles existent, ces femmes qui ont finalement mis le doigt (ou autre chose...) sur le fameux Point G. Bénies entre toutes les analphabètes vaginales que nous sommes, elles ont osé nous en dévoiler le mode d'emploi.
 Non mais, qu'est-ce qu'elles font de plus que nous, celles qui rĂ©ussissent Ă dĂ©couvrir ce fameux Point G? "Je crois que c'est souvent le fruit du hasard, affirme Carole. On ne le cherche pas vraiment puis on tombe dessus, tout simplement. Dans mon cas, c'est mon partenaire qui l'a dĂ©couvert. Nous Ă©tions en train de danser dans une soirĂ©e, il me caressait discrètement sous ma jupe. Et soudainement... Bang! Et comme l'orgasme se produit très, très rapidement, je n'ai mĂŞme pas eu le temps de me rendre compte de ce qui m'arrivait. C'Ă©tait très, très embarrassant!"
 Personne, ni les sexologues, ni les mĂ©decins, et surtout pas les "utilisatrices", ne met donc en doute l'existence du Point G. Tous sont d'accord pour admettre cette rĂ©alitĂ© très facilement vĂ©rifiable et qui, il y a bien des millĂ©naires, animait dĂ©jĂ les conversations. Platon connaissait, ou du moins prĂ©tendait connaĂ®tre cette source de jouissance dont les femmes sont bĂ©nies. Il affirme dans ses Ă©crits que le vagin des femmes recèle de mystères que mĂŞme les femmes ignorent. Les Ă©crits provenant de l'Ile de Lesbos en attestent aussi. (Lire Ă©galement: Elles s'aiment... en silence)
 Il y a une vingtaine d'annĂ©es, un certain Docteur Grafenberg a identifiĂ© ce lieu de la jouissance fĂ©minine et, sans abus de modestie, lui a donnĂ© son initiale. Mais ce n'est qu'en 1991 que le Docteur Alice Ladas, auteure avec le Docteur Grafenberg du premier ouvrage sur le point G, identifiait la situation anatomique du Point G. Il s'agirait donc de deux membranes, des Ă©ponges en fait, situĂ©es pour la première sur la paroi ventrale du vagin (entre la paroi vaginale et l'urètre, on l'appelle l'Ă©ponge urĂ©trale) et pour la seconde sur la paroi dorsale soit entre le vagin et l'anus (on l'appelle l'Ă©ponge pĂ©rinĂ©ale).
 Nos collaboratrices, quant Ă elles, sont unanimes Ă affirmer que c'est la membrane situĂ©e sur la paroi ventrale qu'il faut rechercher. "Le point G se trouve Ă environ 2 pouces de l'entrĂ©e du vagin, en haut, bien au centre," ajoute Carole. Toutes identifient la mĂŞme localisation. "Il est bien lĂ , ajoute Carole. D'ailleurs, mon partenaire me dit qu'il le sent grossir et durcir Ă la stimulation. Et pas besoin d'une stimulation acharnĂ©e puisque la rĂ©action est instantanĂ©e, dès le contact." D'autres mentionnent une texture peau d'orange Ă l'endroit bĂ©ni, qui permet de repĂ©rer rapidement l'objet de convoitise.
Une enquête clinique menée auprès de 100 volontaires aurait démontré que la jouissance par la stimulation du Point G pourrait satisfaire environ 60% des femmes (alors que seulement 6% des femmes nord-américaines l'aurait identifié). La stimulation de ce Point devrait, toujours selon le Docteur Ladas, procurer un orgasme "vaginal", un orgasme obtenu simplement par le mouvement du pénis dans le vagin. Mais une seule de nos orgasmiques du Point G est parvenue à l'ultime jouissance par pénétration. "La stimulation du Point G requiert les services d'un partenaire patient," soutient Suzanne. Le rôle du partenaire est d'autant plus important que, même si la stimulation doit être manuelle, aucune d'elles ne peut ne peut jouir en solitaire de son Point G.

 
 Quant à la marque de commerce (orgasme "vaginal") apposée par le Docteur Ladas... "J'ai des orgasmes vaginaux, des orgasmes clitoridiens et les orgasmes par le Point G n'ont absolument rien à voir avec les autres, ajoute Suzanne. La sensation est différente, le corps le manifeste autrement. Bref, aucun rapport!" 
 


 Maintenant que nous avons une bonne description de sa situation anatomique, reste Ă savoir si l'enquĂŞte vaut le coup... Lorsqu'elles sont interrogĂ©es sur les sensations que procurent ledit Point G, toutes sombrent dans l'allĂ©gresse nostalgique: "On se sent transportĂ©es, explique Suzanne. C'est dix fois plus fort que l'orgasme vaginal ou clitoridien. Et cela peut survenir deux ou mĂŞme trois fois en ligne..." Carole ajoute que l'orgasme dure plus longtemps. "Il peut, en fait, durer tant et aussi longtemps qu'il y a stimulation, soutient-elle. En fait, la sensation, au dĂ©but, s'apparente Ă l'orgasme clitoridien, mais en plus intense et beaucoup moins Ă©phĂ©mère." Vous achetez? "Pour moi, c'est comme la sensation d'avoir une petite houppette dans le vagin, explique Martine. Lorsqu'il y a contact, on ne sent plus les doigts, on ne sent que ce petit nuage. C'est transcendant." 
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 Katlen, quant à elle, compare l'orgasme par le Point G aux orgasmes clitoridiens et vaginaux simultanés. "C'est un plaisir voluptueux du corps tout entier, qui dépasse la génitalité, explique-t-elle. Et c'est un plaisir qui est à la portée de toutes les femmes qui prenne le temps de le chercher."
Le Point G existe donc, c'est irrĂ©futable, et personne ne conteste ce fait. C'est plutĂ´t la source de la jouissance qu'il procure qui est frĂ©quemment remise en cause. "Ce fameux Point G, ce n'est en fait que la partie interne de la structure clitoridienne, explique AndrĂ©e Matteau. La partie extĂ©rieure et visible du clitoris, c'est cette petite perle que tout le monde peut identifier. Mais cette structure comporte Ă©galement des nerfs qui aboutissent Ă l'intĂ©rieur du vagin, comme des pattes qui se rejoignent dans ces Ă©ponges que le Docteur Grafenberg a bien vaniteusement appelĂ© le Point G. Certaines femmes peuvent effectivement ressentir un grand plaisir de la stimulation de ces Ă©ponges qui sont fortement innervĂ©es. Elles peuvent les repĂ©rer par exploration manuelle et s'en servir lors de la pĂ©nĂ©tration pour amplifier les sensations. Mais delĂ Ă prĂ©tendre que le Point G est procure l'ultime jouissance..." 
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Le Point G, c'est donc une façon d'avoir un orgasme, une manière parmi tant d'autres. Et il revient à chaque femme de découvrir sa source privilégiée de plaisir. Une source, ou plusieurs, en fait, puisqu'il n'y a pas de moindres jouissances. "Le débat sur la jouissance clitoridienne et la jouissance vaginale, c'est absurde, ajoute Andrée Matteau. Et c'est débilitant en plus. Des femmes viennent en consultation parce qu'elles ne jouissent pas pendant la pénétration. Des hommes se plaignent parce que leur pénis ne procure pas d'extase à leur partenaire. C'est aberrant qu'on en soit encore à ce point. La jouissance vaginale ne doit pas être un but à atteindre. Une femme qui ne jouit pas pendant la pénétration n'est pas frigide pour autant. Elle n'a tout simplement pas réussi à identifier les stimulations qui lui procureront un orgasme jouissif. Certaines préfèrent la manipulation du clitoris, des petites ou grande lèvres. D'autres femmes atteignent l'orgasme, simplement par la stimulation des seins. Il faut apprendre à trouver sa propre source de plaisir et l'intégrer dans le rituel amoureux." 

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